autochtonie
la beauté des pissenlits et des abeilles qui en raffolent. je ne comprends pas que les gens obéissent au gazon coupé court. où est passée la nature à l’intérieur de l’humain.
je pense au sauvage.
et par le fait même aux Sauvages. à celles que la colonisation a stratifié vers le bas.
on parle beaucoup d’intégration des Autochtones ces temps-ci. mais la raison ultime du pourquoi les Autochtones ne font pas partie de la nation est parce qu’elles la résistent depuis plus de 500 ans.
il est important de savoir que les Autochtones ont de très bonnes raisons de ne pas vouloir se joindre à la société dominante. même que nous avons intérêt à se glisser dans leur bastion. prôner l’égalité entre les sexes et tous les êtres vivants.
ces revendications devraient être nos premières aspirations. les gens des Premières Nations lancent un appel que nous percevons mal croyant trop souvent que nous colons européennes devrions les assimiler au sein de notre culture, aussi conflictuelle soit-elle.
dois-je nous rappeler qu’au même moment de la conquête de l’Île de la Tortue nous nous battions par millions pour nos libertés spirituelles et corporelles. que nous n’avons toujours pas acquises. qui a besoin de sauver qui ?
joignons nos gestes contestataires à ceux des collectivités d’ici. écoutons celles qui connaissent l’équilibre d’une société matriarcale consensuelle telle que celle des Iroquoises, située en-dessous de toronto et montréal.
nous allons à l’inverse du courant des grandes rivières, gravées des canoës indigènes. laissons-nous guider par les chants les danses les histoires de celles qui ne sont jamais tombées. retrouvons-nous gens de la même terre. dans ces élans naturels qui nous font si bien bouger.
et rire.
putes
la pute est le bouc-émissaire de la violence sexuelle perpétrée sur les femmes.
tout le monde semble s’entendre pour l’isoler à son île explosée, comme un symptôme sans maladie que nous soyons en faveur ou contre.
et si elle était une des nombreuses conséquences de l’esclavagisme sexuel, auquel sont condamnées les femmes depuis non pas le début du monde mais que le patriarcat subsiste ?
le besoin auquel les prostituées répondent n’est que le débordement du contrat marital, qui s’impose aux mariées depuis si longtemps - surtout en europe aussi civilisée soit-elle.
nous avons été et sommes appelées à combler les besoins sexuels de nos congénères les hommes, qui sait aujourd’hui prendre la forme d’amour mais dans bien des pays moins élégamment connu sous le nom de mariage forcé.
je me souviens comme si c’était hier - et c’est assez récent en effet, mes amies adolescentes qui se dénichaient des chums (pour moi c’était plus compliqué heureusement) et qui malgré les coïts répétés de la pause-midi n’ont jamais eu d’orgasme entendre aucun plaisir, de la douleur de la peine de la violence.
et même tantôt une fille de mon âge solide dans ses baskets en couple avec son meilleur ami de toujours se voit harcelée au quotidien matins midis soirs pour qu’elle réponde aux besoins de monsieur. elle ne nous a pas dit le nombre de fois qu’elle a cédé je ne sais pas si elle veut les compter.
pour dire que ce n’était pas il y a 50 ans cette histoire d’hétéropatriarcat. ma grand-mère non plus n’a pas eu trop trop le choix mais mes tantes pas tellement plus. elles sont même un peu mortes de ça. et plusieurs de mes copines qui ont laissé une grande partie d’elles-mêmes pour cet andro-connard. aucune d’entre elles n’étaient putes.
à ce que je sache.
elles ne me l’auraient sûrement pas dit puisque c’est le seul métier dont on ne peut parler en public. celui qui réduit une personne à une chose digne d’être déchiquetée. nourrie aux porcs sans que ça éveille un soupçon chez les autorités locales.
la prostituée est le mouton noir de la misère sexuelle et ça depuis la longue et effroyable nuit de l’asservissement des femmes.
je crois que nous devons ça aux putes et on leur dit pas assez souvent. elles ont l’audace de faire payer ce qui devrait rester un acte tacite une éternelle corvée qu’on vouerait à sacraliser.
si nous voulons s’attaquer à la marchandisation des femmes ou à la dépossession de nos corps nous devons abolir toutes formes d’appropriation de ce dernier.
et faire l’amour à la pute. pour de vrai.
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