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Citrus
Photo du rédacteurCréations Lunaires

Faire le plein de plénitude


« Cela fait près de deux semaines que maman nous a quittés. » C’est comme ça que commence mon journal, débuté le 19 avril 2020, douze jours après le décès de ma mère. Je réalise que ça rappelle le célèbre incipit de L’étranger de Camus : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Mais l’intention n’est pas la même. Après tout, je ne me lance pas dans l’écriture d’un roman.


Les derniers jours de maman ont coïncidé avec le début de la pandémie (COVID-19). Si bien qu’il a fallu se résigner à la laisser mourir seule, loin de nous, avec le téléphone comme seul et dernier moyen de communication. Même son enterrement aura été empreint de cette tristesse. Elle qui, en d’autres temps, aurait rempli l’église Notre-Dame de Versailles, n’aura eu qu’une messe en petit comité et un enterrement en catimini dans le cimetière du Pouliguen. Mais peut-être aurait-elle approuvé cette fin, elle toujours simple et discrète.





La pandémie a lessivé depuis bien de nos repères et de nos habitudes, sans parler de notre économie, rendant le sens de ce qu’on vivait auparavant (il n’y a encore pas si longtemps) tout à coup incertain. Dans ce contexte, l’idée que nous a lancée Charlotte avec Créations lunaires tombe peut-être à point : la possibilité de retrouver ce sens ?


Le projet de création que j’ai choisi spontanément est la tenue d’un journal. Avec Lise, nous avons convenu de consacrer chacun la matinée du dimanche à notre projet. Je réalise que c’est pour moi l’occasion de prendre la plume (ce que j’ai toujours aimé faire), mais aussi, peut-être, de faire le point à ce moment précis de mon existence.


Mon frère Jean a eu une idée géniale : pour faire notre deuil, mais aussi pour partager notre expérience des derniers mois avec maman, d’écrire un livre collectif, tissé de nos souvenirs et de nos conversations avec elle. Il a été convenu que je m’occuperais de l’édition.


Ce projet a fait bifurquer mon journal sur la voie des souvenirs personnels. Je me vois revisiter mon enfance et mon adolescence, replonger dans mes années au Collège et repenser à ma place dans la famille. Une certitude ressort de ces années : c’est mon esprit de rébellion. Que ce soit au Collège ou à la maison, j’ai l’impression de m’être retrouvé souvent dans une posture dissidente. Bon élève, mais dissipé. Bon fils, mais contestataire. Avec, au centre de ce conflit, sans surprise, l’image autoritaire du père.


À suivre...


Marc H et Lise L

Septembre 2020

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