LE THÉÂTRE AU CENTRE DU MONDE
je m’inquiète beaucoup du vrai sort du théâtre. à défaut de faire ici l’apologie du désastre je propose de proposer une façon de repositionner le théâtre au centre du monde.
j’entrevois le théâtre comme étant un des principaux moteurs de changement social actuel je le conçois comme un vecteur une issue à nos bouleversements une plateforme une structure qui nous permettrait de se refaire une société.
dans la mouvance du local quand je pense à l’avenir je pense petit je pense village je pense retour à l’harmonie.
et dans les nouvelles collectivités qui demandent à être construites nous chercherons à rétablir un tas de choses à se recréer entièrement peut-être même à redéfinir notre sytème de justice d’économie d’organisation sociale de valeurs collectives.
et si le théâtre nous permettait de se réunir autour de ces questions-là ?
c’est que je vis dans un petit village où il existe une forme de gouvernement colonial que je doute avoir l’habileté de transcender parce qu’il me faudrait quelque chose comme un miracle.
leur faire accepter qu’on puisse construire un poulailler en tiges de cerisiers est déjà une affaire nationale alors imaginez-vous un système de justice réparatrice. j’aimerais ici faire naître une vision : celle de se servir du théâtre pour réunir une communauté comme la mienne. ce genre de démarche nous proviendrait des temps où les tribus conféraient au rituel théâtral à la fois le rôle d’église de tribunal et de chambre des communes.
L'ÂME
et si notre relation à la création divine était beaucoup plus accessible qu’on nous l’a fait croire ? je conçois le rôle de la prêtresse de la chamanesse de l’artiste comme quelqu’une qui, par l’entremise de sa prière ou de la nôtre permet de connecter avec le monde naturel/spirituel.
je connais les rouages qui nous poussent à dire le contraire.
je crois que de facto quand les gens se révéleront davantage aux pouvoirs d’invocation elles seront plus réceptives aux talents parce qu’elles seront heureuses de se lier au beau.
quand nous reconnaitrons à nouveau le plaisir de chanter aux jours de fête, le temps de se raconter des lubies, célébrer la vie arrosée de poèmes, nous nous souviendrons de nos artistes.
parce qu’elles nous donneront à vivre.
une image que j’ai vue un jour et qui m’a brûlée les yeux : celle d’une plantation d’esclaves où un groupement enchaîné à la terre et au soleil cruel s’était mis d’accord pour que l’une d’entre elles chante plutôt que labourer. même si le groupe devrait travailler plus fort. il le ferait dans un minimum de gaieté.
dérangeons la messe. au risque d’un art désacralisé.
Charlotte L'Orage
Ça lui arrive souvent le matin, à Charlotte, de jaser autour d'un café des problèmes du monde et d'y trouver des solutions presque plausibles. C'est un peu ça, ce projet, une avalanche douce de questionnements interdits, qui s'écrivent pour être bu plus tard. En différé.
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